« La sécurité sociale n’a pas pour vocation de financer l’industrie pharmaceutique. »
Vandenbroucke défend le ticket modérateur plus élevé pour les médicaments
Le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit) a défendu jeudi à la Chambre son projet d’augmenter le ticket modérateur pour certains médicaments. Selon lui, sans mesures correctrices, le budget consacré aux médicaments risque de croître de 25 % au cours de cette législature.
Selon De Morgen, le cabinet du ministre Frank Vandenbroucke (Vooruit) prévoit de relever le montant minimal du ticket modérateur pour les médicaments : les patients bénéficiant du statut VT (bénéficiaires de l’intervention majorée) paieraient au minimum 1 euro par boîte, les autres patients 2 euros. Les médicaments comme les inhibiteurs de l’acidité gastrique et les hypocholestérolémiants coûteraient respectivement 11 et 14 euros de plus, en raison d’une réduction de leur taux de remboursement.
En séance plénière de la Chambre, le ministre a été vivement interpellé par la députée PS Ludivine Dedonder : « Je n’aurais jamais cru que vous oseriez augmenter le prix des médicaments, comme l’avait fait Maggie De Block à l’époque. Je dois avouer que je suis très déçue », a-t-elle déclaré.
Ludivine Dedonder a mis en garde contre les effets de cette mesure : selon elle, de nombreux patients pourraient renoncer à se rendre en pharmacie à cause de la hausse des prix, mettant ainsi leur santé et leur vie en danger. Elle a également souligné que la prescription de ces traitements relève toujours de la décision d’un médecin.
L’usage des inhibiteurs d’acidité gastrique a doublé
Face aux critiques, Frank Vandenbroucke a maintenu sa position en séance plénière : « Si nous ne faisons rien, le budget des médicaments augmentera de 25 % durant cette législature », a-t-il averti. Le ministre Vooruit a rappelé que « la sécurité sociale n’a pas pour vocation de financer l’industrie pharmaceutique ».
Il a également souligné la hausse continue de la consommation : en quinze ans, le nombre de Belges utilisant des inhibiteurs de l’acidité gastrique a doublé. Un quart des Belges de plus de 40 ans prennent des hypocholestérolémiants, « même en l’absence d’antécédents cardiovasculaires », a-t-il précisé. Il a toutefois affirmé que ces médicaments resteront remboursés sous certaines conditions.
Ludivine Dedonder (PS) s’est insurgée contre ce qu’elle considère comme une culpabilisation des patients : « C’est comme si vous disiez : vous mangez trop de bonbons ou trop de chips. Comme s’ils avaient choisi d’avoir des problèmes d’estomac ou des maladies cardiovasculaires. Comme si les médecins qui les prescrivent étaient incompétents ou stupides. » La députée a appelé le ministre à chercher ses économies « dans les milliards de bénéfices de l’industrie pharmaceutique », plutôt que dans la poche des patients.