Se prémunir contre les guerres et les catastrophes
L'UE veut constituer des réserves stratégiques
L'Union européenne a proposé aujourd'hui de renforcer les réserves stratégiques de matériel et de médicaments pour faire face à un éventuel conflit armé, ainsi qu'à des catastrophes environnementales, des pandémies ou des attaques hybrides. "Plus nous nous préparons, moins nous paniquons", a déclaré Hadja Lahbib, commissaire européenne chargée de la préparation et de la gestion des crises.
La Commission propose d'améliorer l'accès au matériel essentiel et aux matières premières critiques dans l'UE, principalement en renforçant la coopération entre les États membres. Il s'agit notamment de matériel d'urgence tel que des tentes, des couvertures ou des kits de purification de l'eau, ainsi que des vaccins, des médicaments, des denrées alimentaires, des générateurs et des matières premières essentielles pour l'industrie.
Une meilleure anticipation
En constituant des stocks, l'UE vise à "renforcer son système immunitaire", a déclaré M. Lahbib. Au lieu de stocker de grandes quantités de produits, la stratégie européenne repose sur une meilleure coordination des stocks nationaux et une meilleure anticipation. Elle prévoit également une collaboration avec le secteur privé.
"Nous n'avons pas besoin d'une flotte de Canadairs (avions de lutte contre les incendies, NdlR) dans chaque État membre", a déclaré M. Lahbib. "Ce dont nous avons besoin, c'est d'un système qui permette de déployer ces ressources rapidement, au moment et à l'endroit où elles sont nécessaires.
L'eurocommissaire belge est consciente que des ressources financières seront nécessaires pour une préparation adéquate aux crises. Elle a l'intention d'inclure un montant approprié à cet effet dans le prochain budget européen. En attendant, l'échange d'informations entre les États membres permettra d'éviter le "gaspillage d'argent", a-t-elle ajouté.
Impensable
Pour l'eurodéputée Liesbet Sommen (CD&V), la stratégie de stockage de la Commission européenne s'appuie logiquement sur le changement de paradigme amorcé il y a quelques années après la crise covid. "Dans le contexte géopolitique actuel, il est tout simplement impensable que nous ne soyons à nouveau pas préparés à faire face à une crise sanitaire mondiale", déclare-t-elle.
Il faut donc réfléchir au niveau européen aux moyens à mettre en œuvre, avec la participation active des États membres, "afin de pouvoir d'abord faire une analyse correcte de l'état de nos stocks, puis de procéder à des investissements ciblés".