Que fera le Cartel le 7 juillet ?
Le Cartel (ASGB/GBO/Modes) annonçait au sortir du Comité de l’assurance vouloir laisser une chance à la négociation. Tant le GBO que l’ASGB n’appelaient pas à la grève. Mais resteront-ils les bras ballants pour autant ? Non, à en croire l’ASGB.
Laurent Zanella
« Nous laissons évidemment à nos membres la liberté de choisir de participer ou non à la grève du 7 juillet. Mais nous pensons qu’elle est contre-productive. Un rapide sondage auprès de nombreux membres montre qu’ils sont à la fois en colère contre le ministre mais qu’ils ne veulent pas agir en ce moment de négociation et encore moins se mettre en grève. Ceci contredit les résultats du sondage titré « Huit médecins sur dix prêts à faire grève ». Parmi les répondants de ce sondage (réalisé par la concurrence, NdlR), peu de généralistes et peu de conventionnés. Le biais est donc important. Faire de la politique c’est aussi entendre ceux qui se taisent », rappelait le GBO pas plus tard que samedi 21 juin.
Depuis, un Comité de l’assurance a eu lieu. 100 pages de commentaires et propositions ont été déposées sur la table. Et le pendant nord du Cartel, l’ASGB, sans prendre part à la grève, entend bien mener la contestation à sa sauce.

« La priorité reste la table des négociations… »
« …Mais on ne peut pas continuer à négocier en courant constamment derrières les faits », explique le bureau de l’ASGB, préoccupé et très critique à l’égard du projet de loi-cadre tel qu’il est présenté. « Ce qui nous inquiète surtout, c’est la méthode de travail adoptée. »
« Les très nombreuses réactions que nous avons reçues ces derniers jours – malgré leur hétérogénéité – montrent à quel point le malaise est largement partagé parmi les médecins, ainsi que le besoin d’envoyer un signal fort. Un malaise et une demande d’action plus profonds et plus vifs que ce que laissaient penser les premières réactions reçues samedi (21 juin, NdlR) », explique le syndicat néerlandophone. « Ce n’est pas une contestation sur les suppléments d’honoraires. C’est une fatigue face à la stigmatisation récurrente de la profession, assimilée à des profiteurs qu’il faudrait soupçonner, surveiller et punir si nécessaire. C’est un profond désaccord avec la mise au rebut, quasi totale, du modèle de concertation. »
Les sympathisants ASGB demandent toutefois très largement de continuer à négocier, tout en marquant clairement un désaccord. « Et le besoin de coordination entre nous, pour affirmer que nous faisons bloc en tant que médecins dans ce contexte difficile. »
" La réunion du Comité de l’assurance de ce lundi n’a rien laissé présager de positif concernant une réelle volonté d’écouter nos objections pourtant largement partagées au sujet du projet de loi-cadre. C’est pourquoi nous lançons un appel à une journée d’action le 7 juillet. Pas pour paralyser le système de soins, ni pour abandonner nos patients. Mais pour envoyer un signal clair : cela ne peut plus continuer ainsi. Et pour montrer que la colère est réelle, au-delà des clivages syndicaux, des disciplines et des professions de soins. "
Les négociations sont en cours. Leur issue déterminera s’il faudra aller plus loin, avec des actions plus fermes et prolongées, indique encore le syndicat, qui précise réfléchir en interne « à des formes d’action intelligentes, avec un impact minimal pour les patients mais maximal pour les autorités et les décideurs ».
Une communication détaillée des actions concrètes est attendue vendredi. Avec le GBO et le Modes ?