A l’ULB, un transport de fluide inspiré du colibri !

Des chercheurs de l’ULB en partenariat avec l'Université Grenoble Alpes ont développé « une technologie passive de transport de fluides qui pourrait transformer les diagnostics médicaux hors laboratoire ». Elle est publiée dans Nature Communications.
L’ULB et Grenoble Alpes ont mis au point une invention qui s’inscrit dans la miniaturisation des dispositifs médicaux, eux-mêmes en voie de révolution. Il s’agit d’une feuille élastique dotée de rainures qui se referment au contact d'un liquide et qui fonctionne sans source d'énergie externe ni manipulation complexe (voir figure).
Langue faite de lamelles flexibles
« Le principe s'appuie sur l'observation minutieuse des colibris, ces oiseaux capables de se nourrir rapidement grâce à leur langue composée de lamelles flexibles qui emprisonnent le nectar. On met simplement le dispositif en contact avec le liquide et tout se passe automatiquement grâce aux forces capillaires », explique Jean Cappello, chercheur de l’Ecole polytechnique de Bruxelles (ULB).
Nul besoin d’un vide pour aspirer le liquide, les priorités physiques naturelles suffisent. « Les rainures verticales de la feuille élastique se déforment spontanément en tubes sous l'effet des forces capillaires, capturant le liquide sans intervention humaine. »
Application médicale dans les tests sanguins
Mais à quoi tout cela sert-il me direz-vous ? La trouvaille ouvre la porte à ce qu’on appelle "l'aliquotage automatique". En d’autres termes, la même quantité de liquide est délivrée par chaque rainure. Ce qui permet de pratiquer plusieurs tests en parallèle à l’aide d’un seul prélèvement.
"Dans le biomédical actuel, beaucoup de techniques nécessitent des moteurs pour manipuler des échantillons de sang par centrifugation dans des puces microfluidiques. Notre système étant passif, un personnel soignant peut simplement manipuler l'objet sans source d'énergie externe", souligne Jean Cappello.
Ne nécessitant aucun appareillage complexe, cette technique permet des diagnostics de proximité tant dans des pays développés qu’en voie de développement qui manquent de laboratoires spécialisés.
L’invention convient à toute application qui nécessite un transport à la fois précis et infime de quantités de fluides (on parle de microlitres).
L’ULB travaille en ce moment avec le CHU Brugmann pour valider une application potentielle en matière de testes sanguins.