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Deux études confirment la non-infériorité de l'association doravirine/islatravir par rapport aux traitements standards du VIH

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Deux essais cliniques présentés dans le cadre de la CROI 2025 montrent qu'une nouvelle option de traitement dual associant doravirine/islatravir n'est pas inférieur aux traitements antirétroviraux standards associant deux ou trois antirétroviraux pour maintenir la suppression virale chez les adultes vivant avec le VIH.

Islatravir: un parcours un peu "compliqué"

Nouvel arrivant parmi les antirétroviraux, l'islatravir est un inhibiteur nucléosidique de la translocation de la transcriptase inverse qui fonctionne différemment des molécules déjà disponibles au sein de la classe des INTI.

Le développement de l'islatravir a été quelque peu compliqué par la découverte que des doses de 2,25 mg ou plus entraînaient une suppression lymphocytaire. Des études de phase 3 ont alors été initiées chez des patients naïfs, en utilisant une dose réduite d'islatravir de 0,75 mg/jour. Si cette dose n'a pas entraîné de réduction lymphocytaire, elle n'a pas non plus augmenté le taux de lymphocytes CD4, contrairement à ce qui serait attendu après l'initiation d'un traitement antirétroviral.

Face à ce constat, des études de phase 3 évaluant, cette fois, une dose d'islatravir de 0,25 mg/jour ont été lancées en 2023 afin de déterminer si une dose encore plus faible pouvait être utilisée, sans pour autant augmenter le risque d'échec thérapeutique. Lors du la CROI 2025, des investigateurs ont présenté, en séance commune, les résultats de deux de ces études de phase 3 utilisant la dose plus faible d'islatravir, pour lesquelles des participants vivant avec le VIH et présentant une charge virale indétectable sous des traitements antirétroviraux standards à deux ou trois composantes ont été randomisés, soit pour shifter vers l'association doravirine/islatravir, soit pour continuer à prendre leur traitement existant.

Doravirine/islatravir: un traitement dual alternatif intéressant

Présentée par le Dr Amy Colson (Community Research Initiative, Boston), la première étude [1] a inclus 513 personnes vivant avec le VIH, et présentant une charge virale indétectable sous trithérapie standard associant BIC/FTC/TAF.

Présentée par le Pr Chloe Orkin (Queen Mary University, Londres), la seconde étude [2] a, pour sa part, inclus 551 personnes vivant avec le VIH, et virologiquement stables sous différents traitements antirétroviraux à deux ou trois composantes.

Les participants aux deux études vivaient avec le VIH depuis 11 à 13 ans, en moyenne. Tous ont été randomisés 2:1, soit pour shifter vers l'association doravirine/islatravir (100mg/0,75 mg), soit pour poursuivre leur traitement antirétroviral usuel.

Après un suivi de 48 semaines, les deux études ont montré que les taux de suppression virale après passage vers l'association doravirine/islatravir étaient non inférieurs aux taux observés chez les patients qui ont maintenu leur traitement usuel.

Dans la première étude, 91,5% des participants passés sous doravirine/islatravir ont maintenu une charge virale indétectable < 50 copies), vs 94,2% de ceux demeurés sous BIC/FTC/TAF. Dans la seconde étude, 95,6% de ceux passés sous doravirine/islatravir ont maintenu une charge virale < 50 copies, vs 91,9% dans le groupe des participants ayant maintenu leur traitement antirétroviral à deux ou trois composantes.

Les taux de survenue des effets secondaires étaient généralement similaires entre groupes dans la première étude: 10,2% pour doravirine/islatravir et 9,4% pour BIC/FTC/TAF. Dans la seconde étude, les effets secondaires étaient légèrement plus fréquents avec doravirine/islatravir (12%) par rapport au groupe ayant maintenu un traitement standard à deux ou trois composantes (4,9%).

Mais le résultat le plus significatif de ces deux études est qu'aucune différence significative concernant le nombre de lymphocytes ou de cellules CD4 n'a été observée entre groupes de traitement dans l'une et l'autre étude.

Dans la seconde étude, une prise de poids a été observée spécifiquement au sein du groupe des patients passant d'associations contenant TDF ou efavirenz (connus pour diminuer le poids) vers doravirine/islatravir. Ces participants ont pris en moyenne 2kg de plus que ceux qui ont maintenu les associations contenant ces deux molécules spécifiques. Pour les participants ne prenant pas ces deux molécules, les variations pondérales étaient minimes (gains de 0,3kg en moyenne) lors de leur shift vers l'association doravirine/islatravir.

Au final, ces résultats soutiennent l'intérêt de l'association doravirine/islatravir comme alternative thérapeutique simplifiée (deux antirétroviraux) pour les personnes vivant avec le VIH qui n'ont pas d'antécédents d'échec ou de résistance au traitement.

Références :

1. Fox M. et al. Abstract 204A, CROI 2025, San Francisco.

2. Fox M. et al. Abstract 204B, CROI 2025, San Francisco.

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Écrit par Dr Jean-Luc Schouveller

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