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Étude CARES: résultats à 96 semaines de suivi

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Deux ans après l'initiation de l'étude CARES, les nouveaux résultats présentés à San Francisco confirment le maintien de la non-infériorité lors d'un switch vers un traitement à longue durée d'action, injecté en IM tous les deux mois et associant cabotégravir et rilpivirine, par rapport au maintien du traitement antirétroviral standard. Et ce, dans des conditions de santé publique difficiles et complexes.

Étude CARES

CARES est une étude randomisée et multicentrique, menée en ouvert en Afrique et plus précisément dans huit centres de référence VIH répartis dans trois pays: le Kenya, l'Ouganda et l'Afrique du Sud.

Pourquoi mener une étude exclusivement africaine ? Pour la simple et bonne raison que des preuves cliniques sont encore nécessaires pour soutenir l'utilisation à large échelle de thérapies injectables à longue durée d'action en Afrique, où les facteurs démographiques, les sous-types viraux, les traitements antirétroviraux standards, les résistances aux molécules antirétrovirales et les approches pratiques d'administration et de surveillance des traitements diffèrent des pays industrialisés à revenus élevés.

Pour cette étude, 512 participants présentant une charge virale indétectable ont été inclus, dont 58% étaient des femmes et 74% étaient prétraités par INNTI. Ils ont été randomisés 1:1, soit pour shifter vers un traitement associant cabotégravir et rilpivirine LA injectable en IM toutes les huit semaines, soit pour continuer leur traitement standard usuel.

Le but de l'étude CARES était d'évaluer la non-infériorité d'un switch vers un traitement injectable à longue durée d'action, par rapport au maintien d'un traitement oral classique en prise quotidienne.

Résultats à 48 semaines

Publiés dans la revue The Lancet Infectious Diseases en 2024, les résultats, après 48 semaines de suivi, montraient que 96% des participants passés vers le traitement injectable à longue durée d'action avaient maintenu leur charge virale indétectable sous la barre des 50 copies (critère principal d'évaluation de cette essai), vs 97% des participants ayant continué leur traitement oral quotidien standard.

Ces premiers résultats positifs attestaient de la non-infériorité du passage vers un traitement injectable à longue durée d'action.

Résultats à 96 semaines

Les résultats sur l'efficacité virologique (charge virale <50 copies) observés après deux ans de suivi viennent confirmer ceux observés lors de la première année de suivi, puisque 96,9% des participants du bras cabotégravir et rilpivirine LA injectable ont maintenu leur charge indétectable, vs 97,3% dans le bras maintien du traitement oral quotidien.

La non-infériorité du traitement injectable est donc à nouveau prouvée. Dans des conditions d'administration et de suivi qui sont parfois complexes et difficiles, il est important que noter que 98% des participants ont poursuivi le traitement injectable sur deux ans, et que 97% des injections ont bien été administrées dans les délais impartis.

Enfin, seuls quatre échecs virologiques confirmés ont été recensés sur la période de suivi de deux ans (vs aucun dans le groupe traitement oral quotidien), et un retour à une charge virale indétectable a été possible pour trois de ces participants après retour vers une trithérapie orale classique associant DTG/3TC/TDF.

Sur le plan des effets secondaires, on ne constate pas de différences significatives entre les deux bras de l'étude, et ce sont les réactions de grade 1 et 2 au niveau du site d'injection qui dominent. Last but not least, 99% des participants montrent leur préférence pour le traitement antirétroviral injectable.

Cette étude est particulièrement intéressante car elle montre, sur deux ans de suivi, la haute efficacité virologique du passage vers un traitement injectable à longue durée d'action, ainsi que sa non-infériorité par rapport à la poursuite d'un traitement oral quotidien en conditions de santé publique difficiles: surveillance de la charge virale aléatoire ou absence de test de résistance de base en temps réel.

Réf: Kityo C. et al. Abstract 202, CROI 2025, San Francisco.

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Écrit par Dr Jean-Luc Schouveller

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