Médecine esthétique non-chirurgicale : la loi n’est pas appliquée

Plusieurs députés (Daniel Bacquelaine, Carmen Ramlot, Anthony Dufrane, Frieda Gijbels) ont interpellé le ministre Frank Vandenbroucke à propos des dérives dans la médecine esthétique non chirurgicale, notamment les injections de botox, d’acide hyaluronique ou de PRP réalisées par des non-médecins, dans des conditions non conformes et promues massivement sur les réseaux sociaux. La loi existe (2013 et 2019) mais n’est pas appliquée.
De nombreuses pratiques illégales sont exercées par des esthéticiennes, tatoueurs ou personnes non reconnues, mettant en danger les patients. Le public est mal informé et il lui est difficile de distinguer un praticien agréé d’un imposteur. Les réseaux sociaux ont fait empirer la situation. Les « influenceurs » favorisent la banalisation de ces actes à risques.
L’an passé, la chambre francophone de la Commission fédérale de contrôle a ouvert 27 dossiers, dont 22 pour exercice illégal. La chambre néerlandophone en a ouvert 37, dont 5 transmis au parquet. L’AFMPS a saisi des produits lors de contrôles, souvent en collaboration avec la police.
Acide dangereux
Sont particulièrement concernés les produits à base d’acide hyaluronique soumis au règlement européen 2017/745. Depuis les années 2000, 29 incidents liés à ces produits ont été signalés. Il est souvent impossible de savoir si l’intervention a été faite par un médecin.
Le ministre Vandenbroucke, dans sa réponse, mentionne l’existence d’un groupe de travail chargé d’actualiser un avis de 2015 concernant les compétences nécessaires à la pratique de la médecine esthétique non chirurgicale.
La médecine esthétique doit rester un acte médical strictement encadré
Frank Vandenbroucke se dit favorable à la création d’un registre public des praticiens agréés, une extension des pouvoirs de contrôle de l’administration et des inspections et la possibilité d’imposer des amendes administratives. Il soutient aussi les campagnes de sensibilisation via le site pharmainfo.be.
Le Dr Daniel Bacquelaine a insisté : la médecine esthétique doit rester un acte médical strictement encadré. Un renforcement des synergies entre les administrations est aussi nécessaire.