Tribunal correctionnel de Namur : une mère, infirmière, et sa fille auraient perçu plus de 225.000 euros pour des soins fictifs

Deux femmes, mère et fille, sont poursuivies devant le tribunal correctionnel de Namur pour avoir indûment facturé des prestations de soins infirmiers entre 2018 et 2023. Selon l'auditorat du travail, le préjudice pour la sécurité sociale dépasserait les 225.000 euros.
Tout commence en 2020 lorsqu'un médecin-inspecteur de l'Inami est alerté par une maison médicale sur des pratiques suspectes. La mère, infirmière, aurait déclaré des soins non justifiés, comme des forfaits pour des patients soi-disant grabataires alors qu'ils étaient autonomes. Elle aurait également facturé des soins les jours où elle était en vacances, ou hospitalisée. En 2021, alors qu'elle se trouvait elle-même à l'hôpital, elle a en effet déclaré pour près de 15.000 euros de prestations.
Initialement d'accord pour rembourser 100.000 euros, elle ne l'a jamais fait. Au contraire, elle aurait poursuivi ses pratiques frauduleuses. L'enquête a aussi révélé l'implication de sa fille, non diplômée, qui aurait pratiqué des actes médicaux sans autorisation et sans statut d'indépendante. Elle aurait perçu environ 89.000 euros de sa mère pour cette activité.
Les deux femmes étaient absentes à l'audience. Elles sont poursuivies pour faux, exercice illégal de la profession infirmière et fraude aux prestations de soins de santé.
Le ministère public requiert trois ans de prison, 5.000 euros d'amende et l'interdiction d'exercer la profession pendant deux ans contre la mère, ainsi que la confiscation de 135.000 euros. Des peines similaires sont demandées contre la fille, à qui l'on réclame en plus le remboursement de 89.429 euros.
Jugement le 10 septembre.