Thermo-ablation laser guidée par imagerie
Un nouvel espoir pour les lésions cérébrales inaccessibles
L’HUB (Hôpital universitaire de Bruxelles) annonce les prochaines étapes un an après les premières interventions réalisées avec la technologie de thermo-ablation laser guidée par imagerie (LITT) dans le traitement des épilepsies réfractaires et de certaines tumeurs cérébrales.
La LITT est une technique mini-invasive reconnue qui permet de cibler avec une extrême précision des zones cérébrales profondes, auparavant inaccessibles par chirurgie conventionnelle. « Par l’insertion d’une fibre optique au sein de la lésion, ce laser permet de brûler les tissus malades tout en vérifiant, seconde par seconde par IRM, que la température reste quant à elle contrôlée dans les tissus sains avoisinants », expliquent les équipes de l’HUB. « Elle constitue une option thérapeutique pour des patients qui, jusqu’à récemment, n’avaient aucune alternative. »
Or la LITT est en plein essor aux Etats-Unis et même choisie comme première option thérapeutique de première ligne. Pensons à certaines épilepsies réfractaires au traitement, notamment chez les enfants, « pour lesquelles la chirurgie ouverte était associée à un risque de séquelle nettement plus important ».
Confort accru des patients
Les patients ont évidemment preneurs du confort offert par la technique ne nécessitant pas de large ouverture de la boîte crânienne. Le retour à la maison s’en voit accéléré.
L’HUB se targue également d’être le seul centre en Belgique à proposer l’usage de la thermo-ablation laser guidée par IRM en neuro-oncologie. « Qu’il s’agisse de tumeurs bénignes ou malignes, chez les adultes ou les enfants, la LITT ouvre une possibilité de traitement pour certaines lésions tumorales profondes. » D’autres patients sont heureux de se voir épargner une nouvelle chirurgie lourde alors qu’ils ont déjà subi des opérations lourdes par le passé.
Des résultats concrets
Depuis l’introduction de la LITT, cinq patients atteints d’épilepsie réfractaire et six patients atteints d’une tumeur cérébrale ont été opérés au sein de l’institution. La majorité des patients a pu regagner son domicile le lendemain, ou le surlendemain, du traitement. Parmi les épileptiques traités, tous sont à ce jour libres de crise ou nettement améliorés par le traitement.
« La précision millimétrique de la LITT nous autorise à cibler la lésion tout en préservant au maximum les fonctions neurologiques. Elle offre un espoir à certains patients épileptiques, incurables auparavant, de retrouver une vie normale, libre de crise et sans séquelles », explique la Dre Sophie Schuind, neurochirurgienne spécialisée en chirurgie de l’épilepsie et LITT à l'HUB.
« L’introduction de la LITT en neuro-oncologie ouvre une voie nouvelle aux patients présentant des tumeurs profondes. Notre collaboration vise à offrir un parcours intégré, afin d’apporter des traitements réellement innovants, au bon moment et au bon patient. », précise le Dr. Mehdi Yahia-Cherif, neurochirurgien spécialisé en neuro-oncologie à l'HUB.
Ces succès cliniques inclinent l’HUB à envisager « d’étendre le champ d’utilisation de la LITT à de nouvelles indications, y compris pédiatriques » et s’associer à des projets de recherche d’envergure avec l’ULB.
« La LITT nous permet aujourd’hui d’intervenir dans des zones du cerveau où la chirurgie classique n’était pas possible, même chez les enfants ! Pour certains patients, cela signifie passer de l’absence totale de solution à une perspective de stabilisation, de contrôle des symptômes, voire de retour à une vie active. Notre responsabilité est désormais de rendre cette technologie accessible au plus grand nombre. », espère le Pr Olivier De Witte, Directeur du Service de Neurochirurgie de l'HUB.
Vers un remboursement en Belgique ?
Malgré ces résultats, la LITT n’est toujours pas remboursée en Belgique. « Cela limite l’accès des patients à une technologie pourtant reconnue en Europe et à l’international. L’HUB mène les démarches, avec d’autres universités, afin de faire reconnaître par les autorités belges l’impact médical, l’efficacité clinique et les bénéfices socio-économiques de la LITT, principalement pour les lésions épileptogènes inaccessibles par d’autres options. »
Inutile d’ajouter que ces avancées technologiques ne sont possibles que grâce aux mécénat incarné par le Fonds Erasme et l’Association Jules Bordet.