Testachats détecte des taux inquiétants de métaux lourds dans des masques à l’argile pour le visage
Testachats a analysé la composition de dix masques à l’argile. Résultat ? Des métaux lourds dans chacun de ces masques, dont du plomb dans neuf d’entre eux. L’organisation demande des limites claires au niveau européen.
Testachats a testé dix masques à l’argile pour vérifier la présence de sept métaux lourds (antimoine, arsenic, cadmium, plomb, chrome, mercure et nickel). Pour interpréter les résultats des tests en laboratoire, l’organisation a utilisé comme référence les directives techniques du BVL, l’Autorité allemande pour la protection des consommateurs et la sécurité alimentaire. En effet, il n’existe pas de règles similaires en Belgique ou à l’échelle européenne pour la présence de métaux lourds, ce que Testachats déplore. Les consommateurs n’ont en effet aucune garantie au niveau de la sécurité des produits à ce niveau.
Des métaux lourds omniprésents
Les résultats du laboratoire étaient interpellants : pas un seul des produits n’était exempt de métaux lourds dans des quantités inférieurs à celles fixée par l’autorité allemande de sécurité alimentaire. Un masque contenait mêle des taux trop élevés pour cinq des sept métaux lourds recherchés ! Cette contamination est possible parce que l'argile est un matériau naturel, extrait de sols riches en minéraux qui peuvent également contenir des métaux lourds.
Les symptômes d’une exposition aux métaux lourds peuvent être très variés, allant d'un malaise général, à des démangeaisons et d'autres formes d'eczéma. Ces effets ne se manifestent généralement qu'en cas d'exposition répétée ou prolongée ou à des concentrations élevées. Comme un masque à l'argile ne reste que quelques minutes sur la peau avant d'être retiré, le risque de dommages immédiats est faible en cas d'utilisation occasionnelle. C'est l'utilisation régulière qui peut poser problème, surtout si l'on tient compte des autres sources de métaux lourds auxquelles nous sommes exposés, comme les aliments (par exemple, les poissons contaminés au mercure).
Besoin de limites claires
Testachats a communiqué ses résultats au SPF Santé publique, l’instance responsable des contrôles des produits cosmétiques en Belgique, ainsi qu’au ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, qui dit mettre la pression sur la Commission européenne afin qu'elle prenne des mesures. « Nous reconnaissons que le dépassement des limites fixées ne signifie pas forcément un risque immédiat pour la santé des utilisateurs dès lors que les produits sont enlevés et ne restent que quelques minutes en contact avec la peau. Cela étant, nous estimons que les fabricants doivent en faire plus pour réduire les taux de métaux lourds dans les produits jusqu’au minimum techniquement possible » réagit Julie Frère, porte-parole de Testachats. « Nous demandons l’imposition de limites claires au niveau européen afin d'améliorer le contrôle de la qualité des matières premières et des produits finis » conclut-elle.
>> Les résultats complets sont disponibles ici.