Analogues au GLP-1 : quelles modalités pour l'autorisation préalable ?
Une autorisation préalable du médecin-conseil de la mutuelle sera désormais indispensable pour la délivrance d'analogues au GLP-1. Le GBO regrette la décision unilatérale de Frank Vandenbroucke, jugée dangereuse pour la santé des patients diabétiques.
Le contenu de la circulaire envoyée par l'Inami aux médecins et aux pharmaciens d'officines ce 17 septembre tient en quelques lignes. À partir du 1er février 2026, une autorisation préalable du médecin-conseil de la mutualité sera indispensable pour obtenir le remboursement de certains médicaments utilisés pour traiter un diabète de type 2, même pour un patient en trajet de soins. Il s'agit des analogues au GLP-1, à savoir Ozempic®, Rybelsus®, Mounjaro®, Trulicity®, Victoza® et Xultophy®.
L’application Civars permet à un médecin de demander une autorisation préalable de façon électronique à la mutualité de son patient, et permet à la mutualité de délivrer cette autorisation bien plus rapidement. MyCareNet permet au pharmacien de visualiser en temps réel les autorisations d’un patient. Une période transitoire de quatre mois est prévue pour permettre à tous les patients concernés de prendre rendez-vous chez leur médecin (généraliste ou spécialiste) et d'obtenir leur autorisation préalable d'ici au 1er février 2026.
Le contrôle a posteriori insuffisant
L'Inami défend la mesure en agitant des motifs de force majeure : « Ce changement contribuera à lutter contre le détournement important de leur remboursement en dehors de l’indication d’un diabète, qui a fortement impacté le budget de l’assurance soins de santé. La mesure ne devrait pas impacter les professionnels de santé. »
Le GBO n'est pas du tout du même avis : « Un contrôle a posteriori sur base de critères objectifs était déjà en place », soulève le syndicat. « Le GBO/Cartel s’était opposé à une solution qui allait surcharger administrativement les MG, et avait alors obtenu que l’effort soit mis sur le contrôle a posteriori par le pharmacien, qui contrôlait à la fois la conformité des prescriptions et celle de la délivrance. »
Ce mécanisme en place depuis mai 2025 vient d'être remplacé d'autorité par la proposition initiale du SCEM, qui proposait une autorisation a priori. « Force est de constater que la solution avancée en mai n’était pas optimale et qu’une vérification a priori par la mutualité s’avère indispensable si l’on veut pouvoir continuer à rembourser ces médicaments pour les personnes diabétiques », se contente de justifier la circulaire de l'Inami.
Encore un passage en force ?
Le GBO/Cartel déplore que ce changement ait été décidé sans concertation. « Cette décision aurait été prise de manière unilatérale par le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, qui a motivé sa décision par la nécessité de jouer la sécurité budgétaire (en évitant le risque de dépenses injustifiées) pour pouvoir garantir aux patients diabétiques le remboursement de leur traitement. »
Pour le GBO/Cartel, il est néanmoins évident que ce contrôle a priori augmentera la surcharge administrative des médecins et contourne le principe des TDS, au risque d’une diminution réelle de la qualité des soins : « cette mesure sera néfaste aux patients diabétiques obèses, en risquant d’augmenter le recours inapproprié à l’insuline, totalement contre-productif. »