Le journal du médecin

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Jean-François Gatelier : médecin, bourgmestre et député…

Médecin généraliste de formation, bourgmestre depuis 2006 dans une petite commune rurale et désormais député fédéral sous la bannière des Engagés, Jean-François Gatelier incarne une politique de proximité. À la Chambre, il siège à la Commission Santé, où il revendique une approche pragmatique et ancrée dans le réel. Pas question pour lui de décrocher du terrain : il continue de soigner, de gérer sa commune et de débattre des réformes à Bruxelles. Un médecin atypique.

Jean-François Gatelier
Médecin de terrain devenu parlementaire, Jean-François Gatelier revendique une politique qui ne s’écrit pas uniquement dans les couloirs de la Chambre mais qui reste connectée au quotidien des patients et des citoyens. © BelgaImage

Son parcours politique s’est construit par étapes. « En 2019, j’étais déjà candidat sur les listes fédérales avec Catherine Fonck, que je connais depuis mes études de médecine », raconte-t-il. En 2024, le parti le rappelle, il accepte. Un prolongement logique de son engagement local : « Je ne suis pas un homme d’appareil. Je suis un généraliste, avec une approche ancrée dans la réalité des gens. »

« Des médecins libres, au service d’une médecine humaine et sociale. »

Contrairement à d’autres, Gatelier assume pleinement le cumul des mandats. « Le député déconnecté du terrain, c’est un danger. La vraie démocratie, elle est locale. » Médecin, il continue de consulter, pour ne pas perdre le contact avec les patients et la réalité des réformes. À la Chambre, il dit ne pas s’ennuyer une seconde : « J’ai l’impression de continuer à faire de la médecine. Les dossiers sont concrets, je suis dans mon élément. »

Vandenbroucke, respect sans complaisance

Sur le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, il se montre mesuré : « Ce n’est pas quelqu’un de mon bord, mais c’est un ministre investi et déterminé. » Même s’il reconnaît que le socialiste n’est « pas l’ami des médecins », il défend la nécessité de repenser le système : moins d’actes isolés, plus de coordination et de travail en équipe.

Médecin libéral ne signifie pas politique libérale en matière de santé : « L’accessibilité des soins est une priorité. » Mais il s’oppose à une généralisation des maisons médicales. Il privilégie une coordination en équipe dans la prise en charge des patients : « Seule la médecine libérale garantira la qualité des soins. ». Il plaide également pour une augmentation raisonnée des quotas de médecins et surtout pour une meilleure répartition des numéros Inami, avec une attention particulière à la rétention des jeunes diplômés belges qui partent trop souvent à l’étranger.

La crise des soignants, un enjeu vital

Conscient du malaise dans les hôpitaux, il insiste : « Sans infirmières et aides-soignants, les hôpitaux s’arrêtent. Une infirmière sur deux quitte avant 45 ans. C’est intenable. » Son entourage est composé d’infirmiers, il connaît la dureté du métier. Valorisation, fiscalité, temps de travail : pour lui, tout doit être repensé.

Avec un budget de 42 milliards largo sensu, il dénonce la « gabegie » du système de soins de santé : redondances, examens répétés faute de partage de données, manque de coordination. Son cheval de bataille : la digitalisation, à condition de respecter le secret médical. Dans cette logique, il voit un rôle clé pour l’intelligence artificielle : soutien au diagnostic, au tri, au suivi, mais aussi valorisation du soin humain. Mais « une IA ne fera jamais un pansement ni ne portera un patient. »

À la Chambre, il s’est déjà emparé de plusieurs dossiers : valorisation des sages-femmes, accès à la logopédie, participation au nouveau plan cancer prévu dans l’accord Arizona. Son fil rouge : réinvestir du temps humain dans les soins.

Dans un paysage politique où beaucoup vivent de mandats successifs, Gatelier revendique son identité de praticien. Il ne se définit pas comme un homme de parti mais comme un « médecin de famille », proche de ses patients comme de ses concitoyens, qu’ils votent ou non pour lui. Ce double regard – celui du médecin et celui du bourgmestre – nourrit son action parlementaire. « Quand on décide une réforme à Bruxelles, il faut toujours penser à son impact concret dans un cabinet médical ou une administration communale. Sinon, on produit des lois hors-sol. »

Vision d’avenir

Pragmatique, il refuse les grandes promesses irréalistes, mais trace une ligne claire : recentrer la médecine sur l’humain. Pour lui, l’avenir du système de santé passera par une meilleure organisation, une digitalisation efficace, une meilleure répartition des forces médicales et une revalorisation du travail infirmier. « Augmenter les quotas de médecins, ce n’est qu’un début. Ce qui compte, c’est de garder nos soignants, et de donner du sens à leur métier. »

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Écrit par Nicolas de Pape27 août 2025

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