Vih

Cohorte européenne COMBINE-2

CAB + RPV LA : persistance thérapeutique élevée, et très faible taux d’échec

Lors de l’édition 2025 de la conférence de l’IAS à Kigali, le Pr Anton Pozniak (NEAT-ID, Londres) a présenté des données actualisées issues de la cohorte COMBINE-2, la plus vaste étude européenne à ce jour évaluant CAB+RPV LA en conditions de vie réelle.  

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© Bermix Studio (via Unsplash)

L'analyse a été réalisée dans sept pays, dont la Belgique. Elle incluait 956 adultes vivant avec le VIH, expérimentés et virologiquement contrôlés.

Elle révèle une suppression virale à 99%, un taux extrêmement bas d’échecs virologiques confirmés et une excellente observance des schémas d’injections.

Elle positionne ainsi le CAB + RPV LA comme une option efficace et durable pour une prise en charge contemporaine du VIH. 

En conditions réelles

La cohorte prospective COMBINE-2 a pour objectif l’évaluation en conditions réelles de l’efficacité virologique, de l’observance thérapeutique et de la tolérance du schéma injectable à longue durée d’action associant cabotégravir + rilpivirine (CAB + RPV LA) dans plusieurs centres européens. 

L’analyse présentée lors de l’IAS 2025 a inclus 956 adultes vivant avec le VIH, expérimentés et virologiquement contrôlés, ayant initié le CAB + RPV LA entre décembre 2020 et mai 2024, et recrutés via le réseau NEAT-ID dans sept pays européens. 

Caractéristiques démographiques et cliniques

L’âge médian des patients était de 45 ans, majoritairement des hommes (85%) avec toutefois une proportion notable de femmes (15%). Les patients provenaient d’Espagne (54%), de France (24%), d’Allemagne (8%), de Belgique (6%), de Suisse (4%), des Pays-Bas (3%) et du Royaume-Uni (1%).  

Les critères d’inclusion reposaient d’une part sur la présence d’une charge virale < 50 copies et, d’autre part, sur l’absence d’antécédents documentés de résistance ou d’échec virologique aux classes des NNRTI et des inhibiteurs de l’intégrase.  

Le suivi médian était de 10,2 mois. Notons pour finir que 83% de ces patients présentaient un nombre de CD4 > 500 cellules, que le délai depuis leur diagnostic était de 11 ans en moyenne et qu’ils étaient sous traitement antirétroviral depuis 9,5 ans. 

Résultats virologiques 

Les résultats sur le plan virologique se sont avérés excellents. En effet, parmi les patients pour lesquels on disposait de données de suivi de la charge virale, 99% présentaient une charge virale < 50 copies lors de la dernière évaluation.  

Les échecs virologiques confirmés étaient rares : environ 0,5% de la cohorte (soit cinq patients au total). Ces patients ont été placés sous traitement antirétroviral alternatif, et tous ont rapidement retrouvé une charge virale indétectable < 50 copies. 

Persistance thérapeutique 

La persistance thérapeutique était élevée : 92% des patients suivis étaient toujours sous CAB + RPV LA lors de la dernière évaluation. 

Les interruptions de traitement n’ont concerné que 4% des participants, tandis que 2% présentaient un retard d’injection d’une durée médiane courte de sept jours. Un cas particulier signalait trois injections manquées sans relais oral, avec maintien d’une charge virale indétectable. 

Tolérance, sécurité et aspects organisationnels 

Les réactions au site d’injection, rapportées mais rarement à l’origine d’un arrêt du traitement, étaient en ligne avec les données observées lors d’essais cliniques antérieurs.  

Sur le plan organisationnel, la majorité des centres ont obtenu des taux élevés d’injections à temps, et de maintien dans le programme, avec seulement une faible proportion nécessitant un relais oral temporaire. 

Limites et perspectives 

L’étude concernait des patients sélectionnés sans antécédents d’échec aux NNRTI ou aux inhibiteurs d’intégrase, ce qui limite l’extrapolation aux populations plus complexes.  

Le suivi médian (environ dix mois) reste court pour évaluer pleinement la durabilité à long terme, et une vigilance continue est requise pour détecter d’éventuelles résistances émergentes.  

Les questions organisationnelles autour de la gestion des injections manquées, de l’intégration en contexte de ressources limitées et du suivi des expositions pendant la grossesse restent prioritaires. 

Interprétation pour la pratique clinique 

Les données de la cohorte européenne COMBINE-2 renforcent la place du CAB + RPV LA dans la prise en charge courante du VIH en Europe : 99% de maintien de la suppression virologique, 0,5% d’échecs virologiques confirmés et 92% de persistance thérapeutique dans un contexte de soins réel.  

Ces résultats confirment qu’avec un dépistage approprié des résistances et une organisation adaptée pour les injections, le CAB + RPV LA peut être déployé efficacement à grande échelle. 

Réf.: Pozniak A. et al. e-POSTER EP0171, IAS 2025, Kigali

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Écrit par Dr Jean-Luc Schouveller26 août 2025
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