Droits de douane
Le secteur pharmaceutique déplore les 15%

Le secteur pharmaceutique belge, par l'entremise de pharma.be, déplore l'introduction de droits de douane de 15% sur les exportations de produits pharmaceutiques vers les États-Unis. L'an dernier, la Belgique a exporté pour 79 milliards d'euros, le marché américain représente 24%...
On a évité... 250% !
"Le président Trump avait encore menacé, il y a quelques semaines, de droits de douane allant jusqu'à 250%, cela aurait donc pu être pire", réagit David Gering, le porte-parole de pharma.be.
"Nous regrettons vivement que le taux ne soit pas resté à 0%, compte tenu de l'accord international visant à exclure les médicaments des droits à l'importation", souligne Caroline Ven, CEO de pharma.be, dans un communiqué.
"Nous espérons obtenir plus de clarté à court terme, car l'incertitude est néfaste pour le climat d'investissement et le développement de médicaments et de vaccins qui profitent à tous", ajoute-t-elle.
USA = premier marché du pharma belge
Selon l'organisation, il est encore trop tôt pour avoir une idée précise des conséquences sur le secteur pharmaceutique belge, à la fois très important pour l'économie du pays et largement tourné vers l'exportation.
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En 2024, la Belgique a exporté pour 79 milliards d'euros de produits biopharmaceutiques, tels que des vaccins.
Les États-Unis sont le premier marché du secteur et représentent près de 24% des exportations de ce segment. Le marché nord-américain est donc crucial pour la rentabilité des entreprises belges et pour l'économie du pays en général.
Et les matières premières ?
Pour le porte-parole de pharma.be, il y a encore pas mal d'incertitudes sur le timing et les modalités. Quid, notamment, des matières premières pour les médicaments et génériques? Le vaccin contre le covid-19 de Pfizer et BioNTech, par exemple, est réalisé à partir de plus de 200 éléments provenant de plusieurs pays avant d'être produit en Belgique...
Le secteur espère y voir plus clair le plus rapidement possible. "À titre d'illustration, au début de l'été, 50 milliards d'euros d'investissements en Europe ont été mis 'sur pause'. Ce sont des montants considérables", poursuit David Gering.
Parma.be appelle la Commission européenne à élaborer avec les entreprises "une stratégie européenne des sciences de la vie" afin de rendre les producteurs européens plus forts et moins dépendants de tiers.
Efpia: des effets des deux côtés de l'océan
Le secteur souscrit également à la réaction de la fédération européenne, l'Efpia, qui constate que l'agrément USA/UE met "fin à un accord vieux de 30 ans entre les gouvernements visant à protéger les patients en supprimant les droits d'importation sur les médicaments innovants et leurs composants."
"L'imposition de droits de douane sur les médicaments nuit aux soins prodigués aux patients et à l'industrie des deux côtés de l'Atlantique. Cela peut entraîner des pénuries, entraver l'accès des patients et créer des obstacles à la recherche et au développement à l'échelle mondiale."
Pour Nathalie Moll, directrice générale de l'Efpia, "Créer des obstacles au bon fonctionnement de chaînes d'approvisionnement complexes n'est pas un moyen d'accroître la résilience nationale, d'augmenter la production ou d'améliorer les soins aux patients. Cela nuit à notre capacité à collaborer pour trouver de nouveaux traitements aux défis mondiaux en matière de santé, ce qui prive la recherche médicale de milliards d'euros"