Dexamphétamine au volant : le ministre Crucke en quête de solution
Le mois dernier, le journal du Médecin révélait que les patients sous prescription médicale de dexamphétamine risquent une amende salée en cas de contrôle routier. Le ministre de la Mobilité, Jean-Luc Crucke (Les Engagés), dit vouloir trouver une solution.

Suite à l'article, Kathleen Depoorter (N-VA) a interpellé le ministre de la Mobilité, Jean-Luc Crucke (Les Engagés), en Commission. La députée a expliqué que les patients qui utilisent de la dexamphétamine sur prescription médicale - par exemple, en cas de TDAH ou de narcolepsie - risquent une amende pas piquée des vers en cas de contrôle routier, la loi ne faisant pas de distinction entre les métabolites d'amphétamine dérivés de la dexamphétamine et ceux issus de l'usage récréatif d'amphétamines.
Aucune idée du nombre de cas...
Mme Depoorter a expliqué que bien que le médicament soit légal, les tests salivaires peuvent se révéler positifs, entraînant des conséquences juridiques. Un problème soulevé par l'Institut Vias. "Toutefois, nous n'avons aucune idée de la fréquence du problème. L'APB, la fédération professionnelle des pharmaciens d'officine, dispose de données via PharmaNet, mais une recherche ciblée coûterait trop cher. En outre, le secret médical s'applique, y compris aux pharmaciens."
La députée aimerait savoir si les automobilistes sous dexamphétamine sur prescription médicale disposent d'une moyen de se protéger, légalement. "Serait-il par exemple possible, pour un médecin ou un pharmacien, de fournir une notification permettant à l'intéressé de se justifier en cas de contrôle ? Ou une modification législative est-elle nécessaire pour protéger ce groupe de patients ?"
Un groupe de travail
Dans sa réponse, le ministre de la Mobilité, Jean-Luc Crucke, confirme que le code de la route interdit toute trace de cinq types de drogue qui affectent la capacité de conduire, dont le THC et les amphétamines. "Il existe de facto une tolérance zéro pour les drogues en matière de circulation. Notre législation ne prévoit aucune exception pour les médicaments sur prescription médicale."
Le ministre a également reçu, récemment, d'autres signes de soucis croissants avec des médicaments délivrés sur ordonnance. "La question se pose de savoir si certains dosages de substances spécifiques, sur prescription médicale, ne devraient pas être autorisés, à condition, bien sûr, que l'aptitude à la conduite ne soit pas compromise."
Jean-Luc Crucke se réfère à une note de Vias, en 2023, sur la conduite sous l'emprise de drogues, qui couvre également les médicaments. "Je suis prêt à examiner si une solution juridique est possible, en collaboration avec Vias, la Santé publique, le NICC et le groupe de travail sur la conduite sous influence. Mon administration est impliquée dans ce groupe de travail avec toutes les parties prenantes au fédéral."
Pour Kathleen Depoorter, il s'agit là d'une bonne nouvelle pour les patients qui nécessitent ce type de médicament sur prescription médicale sans que cela n'affecte nécessairement leur aptitude à la conduite: "Nous devons voir comment nous pouvons les rassurer d'une manière ou d'une autre afin qu'ils puissent prendre le volant en toute sérénité."