Patient mordu par une tique ? Le risque est en effet très élevé !

Juillet 2025 - De nombreuses morsures de tiques ont été recensées, ces dernières semaines, sur tout le territoire belge. Voici les communes les plus touchées. En cette période estivale propice aux balades, activités ludiques, camps de jeunesse et autres pique-niques champêtres, il n'est pas inutile de rappeler aux patients (et aux enfants) les mesures de précaution à prendre.
C.V.
De la chaleur mais pas trop après un hiver doux, de l'humidité de temps à autre grâce aux averses éparses: la météo de ces dernières semaines est idéale pour les tiques et le pic de saison est proche. Si l'un de vos patients se présente au cabinet avec une suspicion de morsure, il y a donc de fortes chances que ce soit réellement le cas.
La surveillance organisée ces dernières années par Sciensano via un appel citoyen permet de se faire une idée assez proche de la réalité (bien que tous les gens ne signalent pas leurs morsures) de la situation sur le territoire. Pour rappel, au début de chaque printemps, les Belges sont invités à notifier, pendant toute la belle saison, les morsures de tiques via un site internet spécifiquement dédié, Tiquesnet.
De Mol à Virton
Les communes les plus touchées du royaume au cours de ce dernier mois sont: Brasschaat (31 notifications), Mol (25), Herselt (21), Houthalen-Helchteren (24), Zedelgem (21), Waarschoot (20) et Genk (23).
Au sud du pays, on a enregistre déjà 9 signalements à Viroinval, 18 à Vresse-sur-Semois (commune très touristique), 5 à Rochefort, 5 à La Roche et 5 autres à Libin, 9 à Tenneville, 7 à Rendeux, 8 à Bastogne, 6 à Neufchâteau, 5 à Virton, 6 à Arlon et 6 autres à Habay, 7 à Attert, 12 à Martelange, 8 à Stoumont et 6 à Ferrières, 7 à Durbuy et 8 à Gesves, 9 à Wanze, 10 à Esneux, 14 à Sambreville, 6 à Fosses-la-Ville et 6 à Yvoir. Le Brabant wallon n'est pas épargné avec des morsures de tiques notifiées dans toutes les communes (dont 7 à Waterloo et 8 à Wavre).
Mesures de précaution et réaction appropriée
Si les tiques raffolent des endroits ombragés couverts d’une litière épaisse ou envahis par les broussailles, fougères et herbes hautes, elles nichent aussi en forêt, en prairies, dans les dunes, les parcs de ville et même au jardin.
Pour éviter les morsures, il faut éviter de marcher dans les herbes hautes, se couvrir les jambes, éviter les vêtements sombres (parce qu'on y voit moins bien la présence d'éventuelles tiques) et utiliser des produits répulsifs, bien qu'aucun ne puisse se targuer de protéger à 100%. Il faut donc de toute façon passer à l'inspection de retour à la maison, après s'être déshabillé et avoir secoué ses vêtements (au-dessus de la baignoire, par exemple). Les tiques ont une prédilection pour les zones corporelles comme la tête, l'arrière des oreilles et des genoux, l'aine, entre les oreilles et les fesses et sous les aisselles, le nombril. Mieux vaut se faire inspecter par quelqu'un d'autre, notamment pour l'arrière du corps.
Le petit folder de l'Aviq sur les tiques
Si une tique est installée, il faut la prélever sans attendre (voici comment), de préférence avec une pince spécifique que l'on peut trouver en (para)pharmacie, désinfecter la zone, puis continuer de surveiller l'apparition d'éventuels symptômes jusqu'à un mois après la morsure. Pas de panique, toutefois: une tique infectée ne transmet pas nécessairement une maladie.
Une étude à participation citoyenne de l'Université d'Anvers a montré, mi-juin, que près de 20% des tiques récoltées dans des jardins du nord du pays étaient porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi qui peut provoquer la maladie de Lyme. La majorité des tiques récoltées (95%) sont du type dit "du mouton", soit Ixodes ricinus. A noter que vous pouvez envoyer votre tique à Sciensano pour analyse pour aider la recherche sur les pathogènes.