Le journal du médecin

Les syndicats médicaux disent « non, mais » à la réforme Vandenbroucke

getty
N-VA et MR ont peine à suivre le ministre Vooruit de la Santé publique... (Belgaimage).

L’avant-projet de loi-cadre du ministre Frank Vandenbroucke continue de susciter une vive inquiétude dans le monde médical. Jugé « dangereux » pour l’avenir des soins de santé, il a été au centre d’une réunion ce jeudi entre le cabinet ministériel, l’Absym et le Cartel ainsi que AADM, le syndicat flamand généraliste.

Dans un communiqué commun – fait assez rare - les deux syndicats principaux saluent une légère ouverture du ministre à corriger le tir, mais restent méfiants : le temps presse, et les intentions du gouvernement ne sont pas claires.

Au cœur des critiques : un plafonnement unilatéral des suppléments d’honoraires (125 % intra-muros, 25 % extra-muros), imposé sans réforme préalable de la nomenclature ni du financement hospitalier. Une mesure jugée raisonnable par le ministre mais injuste par les syndicats médicaux, qui dénoncent l'absence de concertation et craignent une concurrence déséquilibrée entre soins ambulatoires et hospitaliers.

Fin du conventionnement partiel

Autre point de tension : la fin annoncée du conventionnement partiel. Cette pratique permet aux médecins de mixer activités conventionnées et non conventionnées, équilibrant les coûts croissants de leur profession. Le ministre s’est dit prêt à revoir cette disposition, mais l’Absym et le Cartel alertent : une suppression précipitée risquerait d’accélérer le déconventionnement massif des praticiens.

Plus inquiétant encore, selon les syndicats : la possibilité pour le ministre d’imposer des tarifs maximums par arrêté royal, de restreindre le droit de retrait de la convention ou de conditionner certaines primes au conventionnement. Des leviers qui, pour eux, menacent l’autonomie syndicale et l’équilibre du système.

Enfin, une disposition particulièrement contestée permettrait au ministre de retirer le numéro Inami d’un médecin, en cas d’infraction. « Un abus de pouvoir » pour l’Absym et le Cartel.

Ce communiqué particulièrement ferme tranche avec le ton plus mesuré adopté ces derniers jours par les présidents des deux syndicats, interrogés par notre rédaction, qui appelaient encore au dialogue et étaient ressorti de la réunion assez sereins.

Est-ce pour montrer de la compréhension pour leur « base » très remontée sur les réseaux sociaux ? Sans doute.

À l’inverse, l’AADM – autre syndicat médical – adopte une position beaucoup plus conciliante, comme à son habitude, très « santé publique ». Il ne faut pas oublier que ce syndicat ne doit son existence qu’à une grande mansuétude des autorités puisque AADM n’est pas réellement bilingue et ne représente que les médecins généralistes, deux critères jusqu’à récemment indispensables pour se présenter aux élections médicales.

En clair, ces mesures ne figurent pas dans l’accord de gouvernement, rappellent l’Absym et le Cartel. Et si le ministre assure vouloir dialoguer, les médecins restent sur leurs gardes : trop de lignes rouges sont franchies.

 

Accès GRATUIT à l'article
ou
Faites un essai gratuit!Devenez un partenaire premium gratuit pendant un mois
et découvrez tous les avantages uniques que nous avons à vous offrir.
  • checknewsletter hebdomadaire avec des nouvelles de votre secteur
  • checkl'accès numérique à 35 revues spécialisées et à des aperçus du secteur financier
  • checkVos messages sur une sélection de sites web spécialisés
  • checkune visibilité maximale pour votre entreprise
Vous êtes déjà abonné? 
Écrit par Nicolas de Pape
Magazine imprimé

Édition Récente

Lire la suite

Découvrez la dernière édition de notre magazine, qui regorge d'articles inspirants, d'analyses approfondies et de visuels époustouflants. Laissez-vous entraîner dans un voyage à travers les sujets les plus brûlants et les histoires que vous ne voudrez pas manquer.

Dans ce magazine
Cookies

Le journal du Médecin utilise des cookies pour optimiser et personnaliser votre expérience d'utilisateur. En utilisant ce site web, vous acceptez la politique en matière de confidentialité et de cookies.