DoxyPEP : efficacité maintenue en prévention des IST en pratique réelle
Juin 2025 - Si de nombreuses études cliniques attestent de l’efficacité de la DoxyPEP à prévenir les IST, des données récentes collectées en conditions de vie réelle laissent cependant entendre un autre son de cloche en constatant, notamment, un manque d’efficacité pour la prévention de la gonorrhée. D’où l’intérêt pour cette étude menée par le Département de la santé publique de San Francisco au sein de la principale clinique de santé sexuelle de la ville et présentée lors de la CROI 2025.
Depuis novembre 2022, la DoxyPEP (en prise unique de 200 mg dans les 72 heures maximum suivant un rapport sexuel suspect, et au maximum 1X/ 24 heures, quelque soit le nombre de rapports journaliers) est proposée à la clinique Magnet de San Francisco, notamment aux patients ayant des antécédents récents d’IST. Entre novembre 2022 et septembre 2024, un total de 4.387 personnes ont reçu la DoxyPEP, avec un suivi régulier tous les trois mois et pour une durée totale de suivi de 15 mois afin d’évaluer tant son efficacité que son niveau d’adhésion. Les patients recrutés étaient d’origines ethniques variées, et 89% étaient des HSH cisgenre.
DoxyPEP : efficacité en conditions de vie réelle et diminution du recours aux antibiotiques
Au cours de la période de suivi, on constate une diminution significative, de l’ordre de 72%, du risque global d’IST, sans émergence de résistance aux antibiotiques. En particulier, l’étude retrouve un bon taux de réduction, de l’ordre de 55%, pour la gonorrhée.
Intéressant, aussi, de noter un équilibrage du risque d’IST après instauration de la DoxyPEP au sein de cette clinique puisqu’on constate que les patients précédemment à haut risque retrouve un risque d’IST comparable aux non-utilisateurs. Enfin, la DoxyPEP a aussi un impact non négligeable sur la consommation d’antibiotiques, avec un nombre de prescriptions de ceftriaxone et de pénicilline divisé par trois depuis l’instauration de la DoxyPEP.
DoxyPEP : une stratégie de prévention solide des IST
Cette étude est intéressante car elle montre qu’en conditions de vie réelle, le recours raisonné à la DoxyPEP permet de réduire la charge des IST, ainsi que la pression antibiotique, à condition d’établir un suivi rigoureux ainsi qu’un accompagnement adapté pour les publics les plus vulnérables, notamment les personnes jeunes et les populations précaires vivant avec le VIH.
Pour les investigateurs, le message pratique pour les patients véhiculé par cette étude en vie réelle est « Ayez toujours une dose à portée de main à prendre dans les 24h en cas de doute ou de rapport suspect concret ».
>> Ref: Scott H. et al. Abstract 163, CROI 2025, San Francisco