2006-2023: forte réduction des événements graves non classant SIDA en Espagne

Une étude de cohorte espagnole, menée sur trois période successives et durant 18 ans entre 2006 et 2023, montre une réduction significative des événements graves non liés au SIDA, tels que les événements cardiovasculaires et les cancers non liés au sida au fil du temps. D'autres résultats, concernant certaines comorbidités classiques telles que l'hypertension et la démence, sont restées relativement stables sur cette longue période de 18 ans, sans augmentation significative.
Pour les besoins de cette étude, les investigateurs espagnols ont eu recours aux données issues de la cohorte CoRIS, laquelle suit des personnes vivant avec le VIH en Espagne depuis 2006.
L'analyse a inclus 18.659 participants qui ne suivaient pas de traitement antirétroviral lorsqu'ils sont entrés dans la cohorte.
L'objectif principal de cette étude était de comparer, sur trois périodes - 2006-2011, 2012-2017 et 2018-2023 - la survenue d'événements graves non liés au SIDA (événements cardiovasculaires majeurs, cancers non liés au SIDA et décès non liés au SIDA). Sept comorbidités ont également été prises en compte, notamment l'hypertension artérielle, le diabète de type 2, la maladie rénale chronique, les fractures osseuses et la démence.
Les résultats montrent que la prévalence des événements graves non liés au SIDA a diminué de 3,4% durant la période 2006-2011, à 2,1% pour la période courant de 2018 à 2023, ce qui correspond à une diminution importante de l'ordre de 32% au fil du temps.
Ce déclin a été le plus prononcé chez les personnes de plus de 50 ans. L'incidence des comorbidités est, pour sa part, restée relativement stable tout au long de la période de l'étude, sans différences significatives entre les périodes. Cependant, la maladie rénale chronique a montré une tendance à la hausse à mesure que les personnes vivant avec le VIH vieillissent.
Des résultats au final rassurants, puisque les investigateurs ont constaté des réductions significatives de l'incidence des événements graves non liés au SIDA et un retard de l'apparition de ces conditions au cours des dernières périodes. De plus, il n'y avait pas de différences marquantes dans l'incidence des comorbidités. La polymédication a augmenté progressivement, mais le fardeau des comorbidités n'a pas changé tout au long de l'étude.
Réf: Garcia A. et al. Abstract 175, CROI 2025, San Francisco.