Annexes psychiatriques des prisons : De Block répond au Conseil de l'Europe

La durée de séjour dans les annexes psychiatriques des prisons est souvent supérieure à 2 ans, remarque le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) du Conseil de l'Europe. Il appelle une nouvelle fois les autorités belges à revoir entièrement la politique relative à la détention des internés en annexe psychiatrique. Maggie De Block et Koen Geens ont répondu rapidement : "Dès le début de cette législature, nous avons travaillé à un accueil digne et à des soins résidentiels adaptés hors de prison pour les personnes internées. Nous avons entre autres créé des places pour les personnes internées dans trois centres différents. "
Des représentants du CPT ont visité la Belgique du 24 septembre au 4 octobre 2013 afin de se faire une idée de la situation dans les prisons du royaume, ainsi que dans les centres fermés pour mineurs, les établissements psychiatriques et les commissariats. La délégation s'est notamment rendue dans les prisons d'Anvers, de Forest, de Merksplas et de Tournai, de même que dans le Centre fédéral fermé pour jeunes de Saint-Hubert ou encore le Département de psychiatrie du Centre hospitalier universitaire Brugmann. "Ces structures prévues pour un accueil temporaire et transitoire ne sont, en principe, pas adaptées à la prise en charge prolongée de patients psychiatriques", ressort-il du rapport 2013 sur la Belgique publié par le CPT.
Au cours de leurs 10 jours de visite, les représentants du CPT ont entre autres constaté un manque préoccupant de médecins psychiatres et de personnel multidisciplinaire dans les annexes psychiatriques des prisons d'Anvers, de Forest et de Merksplas. "Si les internés de l'annexe psychiatrique de la prison d'Anvers, ainsi qu'une centaine d'internés de celle de Merksplas, bénéficiaient d'un traitement thérapeutique individualisé, pour tous les autres, la prise en charge thérapeutique se limitait à un traitement pharmacologique", dénonce l'organe européen, qui estime que tous les internés devraient bénéficier d'un traitement individualisé comprenant un suivi psychiatrique et un large éventail d'activités thérapeutiques et de réhabilitation.
Maillon manquant
Maggie De Block a répondu par communiqué que " ces services comblent un maillon manquant dans le circuit de la psychiatrie légale et contribuent au flux sortant des internés de nos prisons, en tenant compte du risque de sécurité pour la société et les victimes. "
C'est ainsi qu'en septembre 2015, les ministres De Block et Geens ont présenté le nouveau service pour l'accueil légal de longue durée ou " long stay " de personnes internées au Centre psychiatrique universitaire (CPU) Sint-Kamillus à Bierbeek. A partir d'avril 2016, 30 internés recevront des soins sur mesure dans un environnement sain et sécurisé, hors de prison.
En décembre 2015, les deux ministres ont présenté le nouveau service " La Canopée " au centre psychiatrique régional Les Marronniers à Tournai. Depuis le 1er janvier 2016, les internés pour qui une resocialisation est possible peuvent y être accueillis. Au total, il y a là-bas de la place pour trente personnes.
Les Marronniers disposent également d'un service " longue durée " séparé destiné aux internés pour lesquels les projets de réintégration ont échoué. Les 30 personnes internées éligibles seront regroupées à partir de différents autres services sécurisés dans le centre à Tournai.
D'autres centres ont été ouverts à Zelzate, ou mis en chantier, comme un centre à Anvers. Enfin, le centre psychiatrique de Gand est " pleinement opérationnel ".