Tiques dans les jardins: environ 1/5 porte la bactérie de la maladie de Lyme, selon des chercheurs

Une étude à participation citoyenne, menée par l'université d'Anvers, a montré que près de 20% des tiques récoltées dans des jardins du nord du pays étaient porteuses de la bactérie qui peut provoquer chez l'homme la maladie de Lyme. 484 insectes envoyés aux chercheurs de l'université dans le cadre de ce projet lancé en mars 2021 ont été testés en laboratoire: 19,6% de ces tiques étaient porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi s.l., responsable de la maladie, alors que 34,1% transportaient au moins un pathogène (Borrelia ou autre).
Selon la chercheuse Käthe Robert, la proportion de 19,6% est "comparable" à ce que l'on peut constater dans les zones boisées du pays, ou à l'étranger. "La bactérie est statistiquement plus présente dans des jardins abritant des hôtes naturels, soit des oiseaux, et moins dans des jardins avec des chiens", observe-t-elle, citée mardi dans un communiqué de l'université.
Dans le cadre du projet "Teek a Break", les familles flamandes avaient été invitées à partir à la chasse aux tiques dans leur propre jardin, à l'aide d'un "drapeau" de fabrication maison, à trainer sur la pelouse du jardin. Les tiques récoltées devaient ensuite être envoyées. 185 jardins ont participé, principalement des jardins de campagne: on y a récolté 1.162 tiques en tout (dans 44% des jardins), en grande majorité (près de 95%) des "tiques du mouton" (Ixodes ricinus). Les participants ont surtout rencontré des tiques non pas dans le gazon, mais dans des zones avec des feuilles tombées des arbres, de la végétation plus sauvage ou de la terre en jachère, selon les responsables du projet.
A l'échelle nationale, Sciensano surveille chaque année l'exposition des habitants aux tiques, via la plateforme en ligne "TiquesNet". Toute personne qui subit une morsure de tique peut y rapporter l'incident, et éventuellement envoyer la tique pour analyse. A partir du projet anversois "Teek a Break", Sciensano a également décidé de mener sur toute la Belgique une étude à participation citoyenne avec des drapeaux à tiques. Le but est de mieux comprendre quand et dans quels jardins les tiques sont plus ou moins présentes.